Il y a 70 ans jour pour jour, le camp d’Auschwitz Birkenau était libéré. Plus de 1,3 million d’hommes, de femmes et d’enfants venus de toute l’Europe y furent assassinés méthodiquement, une grande partie directement dès la sortie des trains. 90% d’entre eux étaient Juifs.
En raison de sa taille, le plus grand camp du troisième Reich, Auschwitz est considéré comme le symbole indépassable du génocide, des meurtres de masse et de la cruauté des hommes au 20e siècle.
Les centres d’extermination nazis sont le symbole édifiant de la détermination criminelle et antisémite du régime hitlérien qui a entraîné la mort de 6 millions de Juifs et l’éradication quasi complète de la culture yiddish et de la présence ashkénaze en Europe de l’Est.
70 ans plus tard et malgré le fait que nous vivions dans des démocraties libérales et pacifiées au sein de l’Union européenne, l’antisémitisme et le négationnisme sont toujours présents dans nos sociétés. Pire, ils prospèrent comme jamais dans notre pays et ailleurs en Europe comme si les leçons du passé semblaient oubliées. Les négationnistes auparavant marginalisés et isolés fleurissent sur Internet ou propagent leurs idées nauséabondes sous couvert de l’humour ou de l’antisionisme. Les actes antisémites sont en progression constante. On l’a vu récemment à Paris avec les tueries commises dans un magasin casher mais aussi à Bruxelles avec l’attentat au musée juif.
En tant que démocrate et libéral, je ne peux cacher mon malaise de voir des citoyens belges ou européens de confession juive devenir la cible prioritaires de tueurs endoctrinés et ce, pour la seule raison d’être nés juifs. Si je puis comprendre leur malaise, ma plus grande crainte serait de voir les membres de cette communauté quitter notre pays, sinon notre continent tout entier. Comme l’a rappelé notre Premier ministre Charles Michel le 14 janvier dernier lors de sa rencontre avec les représentants des cultes reconnus dans notre pays : « Chaque communauté religieuse en Belgique a le droit à la sécurité et au respect. Nous entendons assurer impérativement aux citoyens le droit de vivre et d’exprimer leurs convictions en toute tranquillité. »
Le devoir de mémoire d’Auschwitz doit servir de garde-fou et de balise face aux politiques et aux comportements d’hier, d’aujourd’hui et de demain qui cultivent les discours de haine et de division de nos sociétés. Il doit nous vacciner contre les résignations. Auschwitz est là aussi pour nous rappeler à quel point les idées extrémistes, le repli identitaire et le racisme représentent un poison pour nos démocraties.