Question parlementaire écrite n° 1172 de Monsieur le Député Olivier CHASTEL datée du 18 avril 2018 concernant Digital for Development
Vous avez organisé une mission fin mars 2018 au Kenya pour le développement de l’agenda numérique.
- Grâce à vous, le Digital for Development(D4D) est au coeur de la politique belge de développement qui mise sur le numérique comme levier du développement. Quel bilan tirez-vous de cette politique menée? Quelles sont les nouvelles initiatives que vous envisagez?
- Quel bilan tirez-vous de cette mission à Nairobi considérée comme un centre névralgique du numérique en Afrique?
- L’avenir est plus que jamais numérique, non seulement en Belgique et en Occident, mais dans le monde entier. Le potentiel de la numérisation est énorme.
La politique stratégique belge en matière de D4D est décrite dans la note de stratégie, approuvée en septembre 2016. Tous les acteurs nationaux et internationaux sont invités à visionner leurs politiques à travers des lunettes numériques. La numérisation n’est pas une fin en soi mais un moyen d’atteindre les 17 ODD (objectifs stratégiques de développement). La numérisation présente d’un côté un potentiel d’économies d’échelle et d’efficacité. D’un autre côté, cela crée de toutes nouvelles possibilités de solutions. Les résultats apparaissent dans ces deux dimensions.
Au niveau européen, la Belgique est pionnière dans le domaine du D4D. Elle est l’initiatrice d’une politique européenne commune dans le domaine du D4D. Le 2 mai 2017, la Commission a publié un document de travail intitulé «Digital 4 Development: intégration des technologies et des services numériques dans la politique de développement de l’UE» et le 24 avril 2018 a eu lieu le premier événement multipartite sur Digital4Development.
- Lors de la réunion annuelle du printemps de la Banque mondiale à Washington DC (20 avril 2018), j’ai demandé plus d’attention à l’inclusion financière des femmes. Lors d’un débat avec le président de la Banque mondiale Jim Kim et la reine Maxima des Pays-Bas, j’ai mis en exergue l’accès à la technologie comme l’un des leviers pour combler l’écart entre les sexes dans le domaine de l’inclusion financière.
J’ai également annoncé lors d’une visite de travail aux Nations Unies à New York (19 avril 2018) que la Belgique, avec la technologie blockchain du Programme alimentaire mondial, utiliserait la distribution d’argent dans les camps de réfugiés. Au total, la Belgique investit cette année 20 millions d’euros dans l’innovation pour améliorer l’aide humanitaire.
- Nairobi est également appelée «Silicon Savannah» en raison de sa concentration de centres technologiques.
Une enquête menée par la GSMA dans les centres technologiques en Afrique identifie 314 centres actifs en Afrique (juillet 2016). 50% de ces centres sont concentrés dans 5 pays: l’Afrique du Sud (54 centres technologiques), le Kenya (27 centres technologiques), le Nigéria (23 centres techniques),l’Égypte (28 centres techniques)et le Maroc (21 centres technologiques).
Le Groupe de la Banque mondiale a publié en 2016 le rapport «Comment les centres technologiques contribuent à la croissance économique en Afrique». Ils considèrent ces centres technologiques comme un moyen de diffuser les avantages de la technologie numérique (inclusion, efficacité et innovation).
Cette mission montre clairement que l’Afrique a aussi les talents nécessaires pour exploiter son potentiel technologique et le déployer en fonction du développement futur de l’Afrique.
Vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement, de l’Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste
Alexandre De Croo