Question de Mme Muriel Gerkens
Question
Monsieur le président, monsieur le ministre, le gouvernement a remis, ce 30 avril, son programme de stabilité en prévoyant d’atteindre l’équilibre nominal en 2015. Ce programme correspond à un rythme supérieur aux exigences de l’Union européenne puisqu’il implique qu’à partir de 2015, il faudra que nous prévoyions 0,6 % de surplus au PIB, soit 2,4 milliards chaque année. Vous êtes assez fier de ces efforts et de la présentation de cette politique d’austérité. En fait, cette politique peut être réduite à néant si, au niveau européen, des mesures ne sont pas prises pour permettre à la Banque centrale européenne de prêter directement aux États, leur permettant ainsi de rembourser leur dette sans intérêt.
Monsieur le ministre du Budget, les efforts, les politiques et la manière dont vous avez conçu le budget ne tiendront la route que si des mesures sont effectivement prises au niveau européen.
Quelles sont les mesures que prend la Belgique au sein des instances européennes ad hoc pour éviter que les marchés financiers s’enrichissent sur le dos des États via la spéculation, via des taux d’intérêt particulièrement élevés de telle manière qu’ils obligeraient les États à recourir sans arrêt à des politiques d’austérité?
Réponse
Monsieur le président, je remercie Mme Gerkens car, grâce à cette question, elle souligne le fait que le gouvernement belge est un bon élève européen. Il fait effectivement partie des premiers pays à avoir rentré son programme de stabilité dans les temps. Le ministre des Finances a déposé ce programme de stabilité 2012-2015 ce lundi à la Commission européenne.
Dans ce programme de stabilité, se trouve notre trajectoire budgétaire avec un équilibre nominal pour 2015.
C’est donc ainsi que nous comptons respecter nos engagements européens, mais aussi les exigences de la Commission européenne, notre programme de gouvernement et le rapport du Conseil supérieur des Finances. En effet, vous lirez en outre dans ce programme de stabilité que, dès 2012, le solde primaire de notre pays est de plus en plus positif, jusqu’en 2015. Voilà en tout cas de quoi inspirer la confiance des marchés, ce qui aura un effet stimulant, toute chose étant égale, sur nos taux d’intérêt.
Ce programme de stabilité indique aussi que le taux d’endettement de notre pays diminue de plus de 2 % par an sur la période, passant des 99,4 % estimés fin de cette année à 92,3 %. Tout cela aura évidemment pour conséquence de diminuer nos charges d’intérêt.