Question écrite de M. Ingeborg DE MEULEMEESTER
Question :
L’Ouganda est un des dix-huit pays partenaires de la Belgique. Parmi les objectifs du millénaire pour le développement figure l’accès universel à l’enseignement primaire pour les enfants des pays en voie de développement dans le but notamment d’augmenter le taux d’alphabétisation.
1. Quel est le pourcentage du budget d’aide au développement affecté à l’Ouganda ces dernières années?
2. Quel est le montant de la contribution belge à la création d’écoles dans le nord et dans le sud de l’Ouganda?
3. a) Peut-on également parler d’une pénurie d’enseignants en Ouganda?
b) Dans l’affirmative, quelle est l’ampleur de cette pénurie?
c) Quelles initiatives la Belgique pourra-t-elle prendre à l’avenir pour augmenter le nombre d’enseignants dans les pays en voie de développement?
4. Comment évaluez-vous la situation des écoles en Ouganda?
Réponse :
En réponse à la question posée par l’honorable membre, je souhaiterais lui faire part des éléments suivants.
1. Le tableau ci-dessous reprend les montants de l’aide octroyée par la Belgique à l’Ouganda et le total de l’APD pour la période 2006-2009 (en millions EUR):
Total APD belge à l’Ouganda :
2006: 11.820
2007: 12.022
2008: 11.096
2009: 15.499
– dont la coopération bilatérale directe :
2006: 5.629
2007: 5.793
2008: 6.040
2009: 12.300
– dont l’enseignement :
2006: 0.930
2007: 0.014
2008: 0.851
2009: 1.752
Total APD
2006: 1.572.933
2007: 1.423.796
2008: 1.654.251
2009: 1.873.953
% total APD à l’Ouganda
2006: 0.75%
2007: 0.84%
2008: 0.67%
2009: 0.82%
2. Les contributions versées par la Belgique en faveur de l’enseignement en Ouganda se font essentiellement sous forme d’aide budgétaire sectorielle. Il n’est donc pas possible de répartir les montants spécifiquement destinés au Nord et/ou le Sud du pays. Il est vrai que le Nord de l’Ouganda représente une région à part dans la mesure où elle a été particulièrement touchée par différents conflits. La coopération gouvernementale belge y a réalisé un projet dans le district de Gulu destiné à une école primaire avec internat (2003-’10; contribution de 765.000 EUR) et termine actuellement un deuxième projet (l’école secondaire Sir Samuel Baker; 2008-’11; contribution de 1.025 millions EUR).
Le reste de l »aide gouvernementale est consacrée au secteur de l’enseignement en Ouganda concerne l’aide budgétaire sectorielle et est destinée à poursuivre le développement de l’enseignement technique et professionnel au travers de la BTVET (Business, Technical, Vocational Education and Training; politique d’enseignement et de formation commerciale, technique et professionnelle). En raison des affaires courantes le budget total du programme (12 millions EUR prévus pour la période 2010-’12) ne peut être présenté pour approbation au Conseil des ministres qu’en tranche annuelle (première tranche de 4 millions EUR financés en 2010). Une deuxième tranche est en préparation pour 2011. Un autre grand projet est également en préparation pour soutenir la formation de professeurs dans l’enseignement technique et professionnel. Le lancement de ce projet est prévu pour cette année. Outre l’aide gouvernementale, il existe également un certain nombre d’ONG belges, le VVOB (Vlaamse Vereniging voor Ontwikkelingssamenwerking) et le VLIR-UOS (Vlaamse Interuniversitaire Raad – University Development Cooperation) qui fournissent un appui au secteur de l’éducation en Ouganda.
3. a., b. et c. Le déficit d’enseignants est un des problèmes majeurs de l’enseignement en Ouganda. Là où le pays est parvenu à organiser un enseignement primaire et secondaire gratuit – permettant ainsi à environ 90 % de l’ensemble des enfants en âge d’obligation scolaire d’accéder à l’enseignement – il faut bien admettre que la qualité laisse encore à désirer. Cette situation est due entre autres à un manque d’enseignants qualifiés et motivés, mais également à divers problèmes dans l’organisation (services d’inspection, infrastructure, etc.). Les chiffres de ratio professeur élève (Pupil to Teacher Ratio, PTR) sont les suivants : dans l’enseignement primaire (écoles publiques), on compte 1 enseignant pour 71 élèves dans les trois premières années scolaires et 1 enseignant pour 47 élèves de la 4e à la 7e année scolaire. Le problème ne se situe pas uniquement au niveau du recrutement mais également au niveau de l’absentéisme et du taux de roulement élevé parmi les professeurs en poste – donc également une question de motivation, de rémunération, d’organisation, etc. Comme mentionné ci-dessus, depuis le programme indicatif de coopération en cours, l’éducation est un des deux secteurs de concentration de notre coopération au développement en Ouganda. La Belgique consacre un intérêt tout particulier à la qualité de la formation des enseignants (projet) et aux différents éléments contribuant à la qualité de l’enseignement (aide budgétaire sectorielle sur la base d’un certain nombre d’indicateurs, quantitatifs et qualitatifs, de l’enseignement).
4. En Ouganda, la situation de l’enseignement, ainsi que celle des écoles, fait l’objet de discussions, à la fois détaillées et critiques, lors de l’Education review annuelle qui se tient chaque année au mois d’avril. Cette réunion est l’occasion pour l’Ouganda et les donateurs de dresser l’état des lieux et d’élaborer les objectifs pour l’année suivante. L’an dernier (novembre 2010), la Belgique a participé à un atelier spécial axé sur les défis spécifiques du BTVET. Durant ces dix dernières années, l’Ouganda a remarquablement progressé dans le domaine de l’enseignement, surtout en termes quantitatifs. De grands progrès ont également été enregistrés afin de combler l’écart de l’accès à l’école entre les filles et les garçons. La qualité de l’enseignement reste néanmoins soumise à un nombre particulièrement important de défis.