Matin Première accueillait aujourd’hui le Ministre fédéral du Budget au lendemain de la mise en demeure de la Belgique par la Commission européenne.
Au lendemain de l’alerte donnée par l’Union européenne à la Belgique concernant ses finances, Olivier Chastel s’est montré rassurant. « Je trouve que la Commission a été responsable. Elle est critique, elle a raison de l’être sur les 3 dernières années concernées. Elle est responsable parce qu’elle montre que dès l’arrivée du nouveau gouvernement en 2012, la Belgique a pris conscience de sa situation budgétaire et a pris des mesures, dans des conditions très difficiles ».
Olivier Chastel rappelle le chemin qui a été fait depuis 2010, dans une situation nationale compliquée.« Dans la période 2010-2012, c’est en 2012 qu’on a fait l’effort puisqu’en 2010 et en 2011, c’était cette fameuse période de crise sans nouveau gouvernement. Une période qui nous a couté très cher puisque nous n’avons pas pu prendre de mesures structurelles et budgétaires ». Le Ministre du Budget explique que pour la Commission, la Belgique est sur la bonne voie et que 2013 semble bien se passer puisque « nous sommes maintenant hors de cette barrière fatidique de 3%. Nous vous accordons un an supplémentaire et nous voulons que fin de cette année, effectivement vous puissiez sortir de cette procédure de déficit excessif », a-t-il expliqué.
Un « ouf »de soulagement
La Belgique n’est pas mise à l’amende. Ce qui est une bonne chose pour Olivier Chastel. « Je pense que la Commission a été responsable. Si elle nous avait affligé une amende, ça aurait été d’abord illégal mais certainement injuste au regard des efforts réalisés en 2012 et 2013. La Commission nous dit ‘vous vous êtes imposés un nouveau programme de stabilité imposant des efforts structurels en 2013 et 2014, nous vous demandons simplement de les respecter’. Je trouve que c’est légitime ».
« Nous revenons de loin »
« C’est vrai que le bulletin n’est pas bon sur les 3 dernières années mais elle constate qu’en 2012 notre pays a fait les efforts nécessaires. La Commission se rend bien compte qu’on a vécu une année économique bien difficile. Nous sommes partis pour élaborer le budget d’une croissance à 1% pour terminer avec une croissance négative. Vous n’imaginez pas ce que ça coûte 1%, c’est plus de 4 milliards d’euros. Donc tout au long de l’année, ça a été des contrôles budgétaires pour se remettre en phase », rappelle Olivier Chastel.
Une bonne approche
« Depuis quelques années, la Commission met l’accent sur « les mesures budgétaires structurelles », celles qui ont des effets l’année suivante et pas des one-shots qui bouchent le trou de l’année en cours. Le structurel est important pour l’avenir. Et la Commission statue sur cette approche. De nos choix, elle n’a déclassé que 0,25% des mesures que nous estimions structurelles. Aussi, dans le milliard manquant, il y a la moitié pour les pouvoirs locaux. es entités régionales, communautaires et les pouvoirs locaux doivent prendre leur part de travail dans l’important exercice d’assainissement qui s’annonce pour les finances belges », conclut-il.