Le député MR Olivier Chastel a indiqué mardi que dès 2003, le MR d’Aiseau-Presles, l’entité communale ou est situé l’incinérateur de l’ICDI, avait mis en garde la majorité absolue PS locale, ce qui n’avait pas empêché celle-ci de voter la réhabilitation du four devant le conseil d’administration de l’ICDI.
Il a appelé à l’indispensable respect des normes édictées notamment par la Région wallonne en matière de tonnage de déchets traités, à la nécessité d’étudier des solutions alternatives à la destruction par incinération, et à prendre des dispositions pour qu’un suivi de santé soit organisé pour les travailleurs de l’entreprise.
Le conseiller MR de Charleroi Philippe Sonnet, qui fait partie du nouveau comité de direction de l’ICDI, a souligné « le manque de règles, le népotisme et l’absence de cadres » dont a souffert l’ICDI sous sa précédente direction.
Il a notamment évoqué le fait que le Comité de prévention et de protection au travail de l’ICDI ne s’était jamais réuni depuis sa création, comme la loi l’y oblige.
Ce comité est présidé par Luc Cariat, le fils de l’échevin démissionnaire Lucien Cariat, ancien président de l’ICDI actuellement en prison. « Cela eu pour conséquence que l’ICDI n’avait aucune culture d’entreprise », a estimé l’élu réformateur.
Il a précisé que l’audit réclamé à propos de l’intercommunale avait fait l’objet d’un cahier des charges, et que cet audit devrait être terminé début septembre.
Jean-Pierre Marique, chef de groupe MR au conseil communal d’Aiseau Presles, a rappelé qu’il avait demandé depuis de nombreuses années un contrôle des émissions de l’incinérateur de Pont-de-Loup, sans l’obtenir jusqu’en 1998, moment où le gouvernement fédéral l’a imposé.
Cela a permis de constater que toutes les normes étaient très largement dépassées, a-t-il expliqué.
Lorsqu’en juin 1999, la Région wallonne a ordonné la fermeture du four n°1, Lucien Cariat s’y est soumis mais il a refusé la fermeture du four n°2 etn il a fallu que le bourgmestre PS d’Aiseau-Presles y soit contraint pour que cette fermeture ait lieu, selon M. Marique.
Quand le président de l’ICDI a alors décidé de réhabiliter le four, l’opération a coûté plusieurs centaines de millions de francs belges, ajoute-t-il. Cela a amené l’ICDI à contracter un emprunt pour lequel l’intercommunale a bénéficié de la garantie de la Ville de Charleroi. Or, à ce moment, l’échevin des Finances de Charleroi n’était autre que Lucien Cariat, a rappelé le conseiller MR.
Jean-Pierre Marique, tout en concédant que l’incinérateur de Pont-de-Loup n’avait pas sa place dans la vallée où il se trouve, a prôné un désengagement progressif. Il a également précisé qu’on avait trouvé sur ce site et à ses abords un taux d’hydrocarbures dépassant de cinq fois le seuil d’intervention, et qui doit donc être assaini.
Il s’est enfin étonné que le bourgmestre d’Aiseau- Presles se dise rassuré quant à l’état de santé de ses administrés, sachant que, des années durant, des contrôles n’ont pas été effectués.