Olivier Chastel, qui a prêté serment le jeudi 20 mars en tant que Secrétaire d’Etat adjoint au Ministre des Affaires étrangères et spécialement chargé de la tâche à la fois dantesque et délicate de préparer la Présidence belge de l’Union européenne, ce battant du Mouvement Réformateur est passé de Charleroi à l’Europe.
Notre mandataire carolo aime d’ailleurs les défis et ce n’est pas sa performance dans son opiniâtre traque aux «dysfonctionnements» de la société de logement La Carolorégienne, catalyseur de l’explosion de scandales qui secouèrent el PS, qui viendra démentir ce trait de son caractère.
La tâche européenne qui attend Olivier Chastel ne sera pas une sinécure. Assisté par nos diplomates et experts, il ne disposera que d’un peu plus de deux ans pour piloter cet événement majeur qui assurera six mois durant à la Belgique une visibilité de chaque instant sur les scènes européenne et internationale. La dernière présidence belge de l’UE remonte à 2001. Mais les Etats membres sont aujourd’hui 27, ce qui ne simplifiera pas la tâche d’Olivier Chastel.
Les défis sont gigantesques car il s’agira d’abord de dresser le bilan d’une série d’objectifs que l’Europe s’est fixés pour la fin de cette décennie et qui n’ont pas encore connu d’aboutissement : la stratégie de Lisbonne visant à faire de l’Europe l’économie la plus compétitive au monde, la réduction de moitié du nombre de morts sur les routes européennes, ou encore l’arrêt de la perte de biodiversité sur le Vieux continent. Parmi d’autres exemples.
Et la Présidence belge devra gérer la mise en oeuvre de l’imposant paquet Climat-Energie actuellement discuté par les chefs d’Etat visant à réduire les émissions de CO2 de l’UE de 20% d’ici 2020.
Ce n’est pas la première fois qu’Olivier Chastel vivra une expérience gouvernementale. Il avait été brièvement Ministre de l’Audiovisuel de la Communauté française en 2004.
Né en 1964, Olivier Chastel est diplômé en pharmacie de l’Université Libre de Bruxelles en 1987. Conseiller communal à Charleroi depuis 1993, il fait ses première armes parlementaires en devenant député wallon en 1998 lorsqu’il remplace Etienne Knoops.
Quelques mois plus tard, il mènera la liste libérale pour la Chambre dans l’arrondissement de Charleroi-Thuin et devient député à la Chambre.
Olivier Chastel s’investira dans la Commission de l’infrastructure, en particulier dans les dossiers liés à la SNCB, et, en 2002 et 2003, dans la Commission d’enquête sur la faillite de la Sabena.
En mai 2003, il est réélu à la Chambre dans la circonscription du Hainaut. De février à juillet 2004, il devient ministre des Arts et de l’Audiovisuel de la Communauté française.
Olivier Chastel reprendra ensuite son mandat de député lors du retour du MR dans l’opposition à la Communauté et dans les Régions à la suite des élections régionales de 2004.
Olivier Chastel est un peu le «Zorro» de Charleroi. Il s’y est montré particulièrement actif, et fut, en 2005, à l’origine de la divulgation du rapport d’audit sur la société de logement La Carolorégienne, détonateur des scandales qui secoueront la Région wallonne et le PS.
A la suite des élections communales d’octobre 2006, il devient premier échevin de la Ville de Charleroi Il quittera le collège avec fracas en mai 2007, à quelques jours du scrutin fédéral du 10 juin, à la suite de l’inculpation d’un échevin socialiste.
Le 10 juin 2007, il est réélu à la Chambre. Il reste conseiller communal à Charleroi mais laisse son mandat d’échevin à un autre libéral.
C’est Olivier Destrebecq qui remplacera Olivier Chastel au sein du groupe MR à la Chambre.