Un an après la visite du Ministre de l’Intérieur Patrick Dewael, du Premier Ministre et de la Ministre de la Justice, les députés fédéraux Véronique Salvi (CDH) et Olivier Chastel (MR) constatent avec regret que la situation en matière d’effectifs de la zone de Charleroi ne s’est guère améliorée. Au 1er janvier 2008, sur un cadre total de 1262 unités, la zone de Charleroi comptait 1060 hommes. Soit un manque de 202 unités ! A ce sous effectif, il faut ajouter quelques perspectives peu encourageantes : un nombre de départs naturels importants pour 2008 et 2009 ; une capacité d’absorption des écoles de police très insuffisante (300 emplois d’inspecteurs ouverts en Hainaut (!) dont plusieurs dizaines pour la seule zone de Charleroi) ; une mobilité qui est, à chaque fois, très défavorable à la zone de Charleroi (au 1er février, 49 demandes pour quitter la zone pour 8 souhaitant y venir !) ; des mesures fédérales de soutien qui n’ont pas apporté (ou n’apporte plus) l’efficacité escomptée. C’est à partir de ces constats affligeants pour la Ville de Charleroi et des promesses partiellement tenues que les députés fédéraux Véronique Salvi et Olivier Chastel ont décidé de faire cause commune en réinterpellant conjointement le ministre de l’Intérieur Patrick Dewael sur les sous-effectifs de la police à Charleroi. Par cette question, ils tiennent à rappeler au fédéral que lui, aussi, à sa part d’effort à accomplir.
La réalité du manque d’effectifs n’est plus à démontrer et pourtant, la zone de police de Charleroi doit régulièrement fournir des compléments d’effectifs à d’autres zones soit pour de grandes manifestations, soit pour des tâches administratives (les 20 militaires annoncés en renfort n’ont été que 7), soit pour l’accompagnement des détenus du Palais de Justice. La Ville de Charleroi n’avait plus le choix ! Elle a donc pris les devants en annonçant le recrutement et la formation spécifiques d’une centaine d’aspirants à l’école de police de Jurbise. Les députés réclament dès lors une dérogation du fédéral permettant à la Ville de Charleroi – qui dispose d’un budget suffisant pour cette opération – de financer, elle-même, cette instruction, avec à la clé une obligation de rester à la police de Charleroi pendant cinq ans.
Les députés évoquent également la prime d’attractivité : Charleroi souhaite bénéficier de cette prime qui inciterait davantage de jeunes recrues à poser leur candidature dans la zone de police locale.
Enfin, Patrick Dewael est interrogé sur les possibilités de révision de la norme KUL de financement des zones de police, alors que Charleroi subit depuis longtemps un complet décalage en la matière.
Olivier Chastel et Véronique Salvi ont terminé en disant leur intention de réinviter le ministre de l’Intérieur à Charleroi pour qu’il appréhende les réalités de terrain de la zone de police locale.