La problématique des accidents impliquant des véhicules de Police fait l’objet depuis de nombreux mois, d’une attention particulière.
Cela s’explique évidemment par l’impact symbolique qu’ils ont sur nos concitoyens qui attendent des forces de l’ordre qu’elles montrent l’exemple et particulièrement en matière de sécurité routière et d’autre part par l’impact financier et fonctionnel de ces accidents qui vont jusqu’à mettre en péril les capacités d’intervention de notre zone de police.
L’actualité récente a en outre dramatiquement attiré notre attention sur les dangers de la conduite d’urgence en intervention puisqu’un accident a coûté la vie à un de nos concitoyens. Il s’agit d’un accident particulièrement malheureux qui nous amène évidemment à réfléchir une fois de plus à la sécurité de nos concitoyens mais également à celle de nos policiers qui assurent avec un dévouement qu’il faut souligner la difficile mission qui est la leur.
A cet égard, il faut d’ailleurs souligner que beaucoup d’accidents sont imputables à la lutte implacable que les policiers locaux mènent contre la criminalité. L’accident, et je devrais dire l’agression, dont a été victime une patrouille avant-hier à JUMET conforte évidemment mon propos.
En analysant ce dossier, je me suis rendu compte qu’il ne se limitait pas à la seule police mais qu’il concernait l’ensemble des véhicules prioritaires, c’est à dire l’ensemble des services qui de l’ambulance aux pompiers en passant par les douanes doivent, à un moment ou à un autre, pratiquer une conduite d’urgence avec les risques évidents que cela comporte.
Au total, cela concerne plus de 60.000 véhicules sur le territoire national.
Je me suis également rendu compte que des solutions ou en tout cas des tentatives de solution existaient notamment au travers de formations organisées par la police fédérale. A cet égard, j’ai eu l’occasion pour préparer ce conseil de visiter hier le centre de formation de Kampenhout en Brabant flamand qui a, en un peu plus de 10 ans d’existence, développé une réelle expertise dans ce domaine et qui forme aujourd’hui les unités d’intervention de la Police Fédérale, de la Sureté de l’Etat et d’un certain nombre d’autres services.
Les statistiques de la police fédérale sur l’impact de ces formations sont particulièrement éclairantes et démontrent à l’évidence qu’elles permettent de diminuer fortement le nombre d’accidents. Les services formés à Kampenhout ont un taux d’accident particulièrement bas alors qu’ils comptent parmi les services les plus actifs en intervention. L’amélioration concerne évidemment la conduite d’urgence proprement dite mais aussi et surtout peut-être les manœuvres jugées à priori sans danger mais dont les statistiques nous apprennent qu’elles sont des causes importantes d’accident.
Ainsi, on a pu sourire du nombre d’accidents en marche arrière constaté par l’audit concernant notre zone de police. Ces chiffres sont semblables à ceux que l’on retrouve dans tous les services non formés et cela fait d’ailleurs l’objet d’une attention particulière des formateurs de la Police Fédérale.
Ces formations sont aujourd’hui réalisées sur plusieurs pistes d’entraînement à Kampenhout. La volonté de la police fédérale est également d’investir dans la formation par simulateur et un projet regroupant plusieurs pays européens est en voie de finalisation. J’interviendrai d’ailleurs à ce sujet au Parlement fédéral dans les prochaines semaines.
Suite aux démarches récentes de notre zone de police auprès du centre de Kampenhout et sans doute de l’intérêt médiatique et politique qui s’est manifesté, le directeur des centres de formation de la police fédérale nous a annoncé hier que 200 policiers locaux de CHARLEROI seront formés gratuitement dans les prochains mois à Kampenhout (de mai à octobre 2004). Il s’agit évidemment d’une excellente nouvelle puisque CHARLEROI sera après Schaerbeek la deuxième zone de police locale à bénéficier de ces formations qui contribueront j’en suis certain à résoudre en grande partie les problèmes mis en lumière par l’audit de la police locale.
Néanmoins, je pense que la formation en général et principalement les formations qui touchent la sécurité ne doivent pas être uniquement ponctuelles. La formation c’est aussi un état d’esprit, une volonté permanente d’atteindre un niveau optimal de qualité. C’est dans cet esprit, que je suggère également que notre zone de Police puisse former à Kampenhout un ou des formateurs qui seraient par la suite chargés de la formation continuée de leurs collègues. Ce pourrait être un projet particulièrement motivant pour notre zone de police ; il y a me semble-t-il suffisamment de terrains ou de friches industrielles à CHARLEROI qui permettront sans gros investissement, que l’on puisse réaliser des formations de recyclage.
Le directeur du centre de kampenhout nous expliquait hier que toute formation doit nécessairement se terminer par un exercice où le stagiaire échoue sans quoi elle est contre-productive dans la mesure où le stagiaire sortirait avec la conviction inconsciente qu’il ne peut plus rien lui arriver.
Cet « échec » au contraire doit le convaincre que la sécurité, la sienne comme celle des autres, doit rester un souci permanent. C ‘est tout le sens de mon interpellation et de ma proposition.