L’extrême droite trompe nos concitoyens en leur donnant l’illusion que tous les problèmes peuvent se résoudre en désignant des boucs émissaires, elle porte atteinte à la cohésion sociale et enfin, elle risque de briser le redéploiement de notre ville en ternissant notre image et en écartant les investisseurs.
Comment expliquer que certains de nos concitoyens votent pour un parti dont le programme est aussi simpliste qu’irréaliste et dont les élus se ridiculisent par leur incompétence, un parti qui méprise les carolos au point de faire élire à Charleroi des créatures au passé douteux qui n’ont jamais mis les pieds dans notre ville ?
Ce vote est le signe d’un triple problème. Le désespoir d’une partie de notre population qui est depuis trop longtemps exclue et à laquelle nous avons le devoir d’apporter très vite des réponses, principalement en termes d’emploi et de logement. La peur de l’autre : plus que jamais, nous devons allier la fermeté à l’humanisme et nous employer à réprimer les abus autant qu’à éviter les discriminations pour favoriser une intégration harmonieuse.
Enfin, le vote en faveur de l’extrême droite est le signe que la démocratie est malade à Charleroi. Analysons les chiffres : 131.463 carolos étaient appelés à voter aux élections régionales de juin 2004 ; 18.733 personnes ne se sont même pas déplacées ; 8.490 ont remis un bulletin blanc ou nul et ont donc refusé de voter, enfin, ce qui est encore plus grave évidemment, 19.407 électeurs ont voté pour les partis d’extrême droite. Au total, 46.630 carolos, soit 35% des électeurs ont indiqué qu’ils ne croyaient plus en la démocratie.
Ces 35% de dégoûtés constituent le premier « parti » de CHARLEROI.
Face à un parti socialiste qui détient le pouvoir absolu dans notre région depuis plus de 25 ans, l’enjeu est clair : nous devons convaincre ces 35% d’électeurs qui ne croient plus à la démocratie qu’une alternative politique existe et qu’en démocratie les seuls combats perdus d’avance sont ceux qu’on n’accepte pas de mener.
Les discours consensuels ne servent à rien. L’extrême droite reculera à Charleroi si des solutions sont apportées aux problèmes que rencontrent nos concitoyens et si le débat démocratique redevient intense.