Olivier Chastel, conseiller communal MR, a présenté lundi à Charleroi les dernières statistiques de la criminalité sur le territoire de la ville, pour s’en inquiéter et souligner le manque d’effectifs policiers, d’une manière générale, mais aussi à l’occasion de grands événements comme la City Parade qui doit se dérouler le 24 juin prochain.
Les hold-up sont en hausse de 50%, entre le 1er trimestre 2005 et le 1er trimestre 2006; hausse de 52% pour les braquages de petits commerces; hausse encore pour les car-jackings et surtout pour les agressions de personnes âgées, qui ont augmenté de 67%.
Ce sont les chiffres avancés par l’élu réformateur, qui constate qu’après une diminution de 2002 à 2005, on en revient aux chiffres de 2001. Il l’a attribué au manque de présence policière et, en insistant sur le travail de la chef de zone de police Francine Biot, il a également estimé qu’elle ne disposait pas des moyens nécessaires, son budget faisant l’objet de restrictions. Le budget 2006 de la police est celui de 2005 non indexé, a-t-il dit.
Actuellement, si le cadre de police prévoit 1.230 personnes, elles ne sont que 1.040, dont 887 sur le terrain, ce qui ramène le nombre de patrouilles quotidiennes à six ou sept permanentes alors qu’il en faudrait onze, selon le plan zonal.
A cela s’ajoute, selon Olivier Chastel, le carcan imposé pour des motifs budgétaires, autour des heures supplémentaires passées de 120.000 en 2004 à 55.000 en 2005. Le conseiller communal a évoqué le problème qu’allait représenter l’arrivée à Charleroi, le 24 juin, de la « City Parade », qui va mobiliser deux équipes des 200 policiers chacune. « Cela se fera au détriment des opérations anti-criminalité », a-t-il dit.
Un délégué du SLFP (Syndicat libre de la fonction publique) qui se trouvait à ses côtés a insisté sur le nombre de départs que connaît la police locale, départs qui ne sont que très partiellement compensés.
Olivier Chastel a réclamé une analyse urgente du budget de la police, avec audit de l’immobilier et du personnel, et la concrétisation des promesses d’engagement faites en 2000, à raison de 50 policiers par an. Il a rappelé qu’à part « les affaires », la sécurité était la priorité des Carolorégiens. « Sans cette analyse, nous ne voterons plus le budget de la police alors que nous le faisons chaque année », a-t-il dit.
Il a aussi demandé que le coût pour la police de la « City Parade » figure dans la prochaine modification budgétaire et, sans s’opposer à cette manifestation, il a rappelé qu’à Liège, elle avait été l’occasion d’une trentaine de viols, de plusieurs dizaines d’affaires de stupéfiants et d’agressions diverses: « Je ne suis pas contre les événements, mais pas au détriment de la sécurité », a-t-il conclu.